Un espoir pour une filière

Un espoir pour une filière

Le projet RésiLens est le premier projet de recherche national sur la génétique de la lentille

La transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables appelle à une re-conception des modes de production pour produire plus et mieux tout en préservant l’environnement. Dans ce contexte, les légumineuses à graines jouent un rôle important grâce aux bénéfices environnementaux liés à leurs insertions dans les rotations et à la richesse de leurs graines en protéines. La lentille en est un exemple typique. La culture de lentille est en effet une culture à bas niveau d’intrants, fixatrice d’azote, et qui permet une diversification des assolements. La graine de lentille est connue pour sa richesse en protéines, fibres, antioxydants, vitamines et la rapidité de sa cuisson. Les besoins mondiaux sont croissants au point que le Canada a doublé son volume de production de lentille en 5 ans pour atteindre 3,2 Mt en 2016.

La lentille a un potentiel de développement en France et a surtout sa place dans un système d’agriculture et d’alimentation durable actuel et futur. A présent, la consommation française de lentille est d’environ 40 000 tonnes dont au moins la moitié est importée, surtout du Canada.  Les dégâts provoqués par les bruches (Coléoptères, Chrysomelidae, Bruchinae) affectent sensiblement la quantité et la qualité de production de lentille (taux d’infestation pouvant aller jusqu’à 80 %) et limitent les marchés de l’alimentation humaine. Les pourritures racinaires, vraisemblablement causées par des oomycètes et champignons pathogènes incluant Aphanomyces euteiches Drechsler, Fusarium sp. et Pythium sp.,  sont elles aussi à l’origine de grandes pertes de rendement dans la plupart des zones de production de lentille. La variété Anicia est particulièrement sensible aux attaques par les bruches et aux pourritures racinaires. Il devient donc urgent dans un contexte de réduction des intrants (grenelle de l’environnement, directive européenne 2009/128/CE, plan Ecophyto) qui vise à limiter l’utilisation des produits phytopharmaceutiques de trouver des solutions bénéficiant de travaux en génétique. Cependant, les infrastructures biologiques nécessaires pour conduire un programme de création variétale chez la lentille ne sont pas vraiment organisées et développées en France. La lentille est une espèce orpheline de recherche depuis au moins deux décennies.

Le projet RésiLens propose d’aborder les questions les plus urgentes chez la lentille en France et de fonder un socle pour d’autres programmes de recherche et de création variétale.